(Le JPB) Un forum social pour avancer vers la paix

13/03/2013

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Giuliano CAVATERRA

Demain et vendredi aura lieu à Iruñea et Bilbo un forum social pour renforcer le processus de paix. Il est organisé par les collectifs Lokarri et Bake Bidea dans le prolongement du forum pour la paix de Bayonne célébré à la fin de l’année dernière.

L’idée des organisateurs est d’impliquer la société civile basque dans le processus de résolution du conflit en cours. Celui-ci étant dans une phase “délicate”. Les indépendantistes imputent cette situation au refus de l’État espagnol, suivi par l’État français, d’entamer une discussion avec ETA ou de faire des “gestes” d’apaisements, notamment vis-à-vis des prisonniers et exilés. De l’autre côté, on estime que c’est ETA qui, en refusant d’entamer son désarmement, est responsable de ce blocage.

Pour les organisateurs du forum, il manque “des personnes et entités plurielles disposées à s’engager et à faire des pas audacieux pour impulser le processus de paix”.

“Face aux difficultés et défis que présente le processus de paix, il faut faire émerger des idées neuves”, a indiqué Paul Rios, le coordinateur de Lokarri, lors d’une conférence de presse de présentation. Pour cela, le forum veut que les citoyens s’emparent du sujet “pour que tous nous puissions faire un apport important pour consolider le processus et avancer sur notre propre chemin jusqu’à une paix juste et durable”.

Demain, à Iruñea, sera abordé tout ce qui a trait au désarmement et à la garantie de tous les droits humains et les libertés démocratiques. Deux thèmes seront également au programme vendredi à Bilbo. Tout d’abord la question de la réintégration des prisonniers et des personnes ayant fui. “Comment affronter le passé” sera le deuxième thème soumis à la réflexion des participants dans la capitale bizkaitar. Chacun des quatre débats sera animé par deux intervenants et un rapporteur. Soit au total douze experts internationaux en résolution de conflits.

Autour de Lokarri et Bake Bidea, de nombreux acteurs se sont mobilisés pour la réussite du forum. Parmi eux, le réseau de femmes Ahotsak, la fondation Etikarte et la chaire “citoyenneté, convivialité et pluralisme” de l’Unesco, ainsi que des jeunes de différentes sensibilités. La Fondation pour la paix de Catalogne, le Conciliation Resources de Grande-Bretagne, la fondation Berghof d’Allemagne et le Groupe international de contact participeront au forum.

Le succès semble déjà au rendez-vous puisque tant la salle Baluarte d’Iruñea que le théâtre Campos de Bilbo seront pleins. Il sera cependant possible de suivre les débats en streaming.

Un succès qui ne sera pas de trop alors que l’on a appris il y a quelques jours la disparition de l’espace de discussion qui avait été mis en place à Oslo en Norvège pour permettre à ETA des rendez-vous avec les médiateurs internationaux et les représentants des États.

Le collectif des prisonniers basques sera représenté au forum

Le Collectif des prisonniers et prisonnières politiques basques, EPPK, avait demandé que ses porte-parole puissent participer au forum. Ceux-ci, dont certains ont reçu une invitation officielle pour participer au forum, avaient même fait des demandes de sortie à titre exceptionnel. Les prisonniers estiment que puisqu’une partie des débats était consacrée à la question carcérale, il fallait que les concernés eux-mêmes puissent participer. Les justices française et espagnole n’ont pas accepté les demandes des porte-parole d’EPPK. Le collectif a alors décidé de mandater le groupe qui s’est constitué à l’extérieur pour le représenter. De cette façon, EPPK “sera présent” au forum. Le groupe composé d’anciens prisonniers fera parvenir au collectif un compte rendu du forum, mais il exprimera aussi au sein du forum les réflexions et propositions d’EPPK.

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