
[Le JPB] Bake Bidea appelle à manifester pour débloquer le processus de paix
Les MAE sont de retour. Trois en deux jours : Jokin Aranalde, Beñat Atorrasagasti et Aitor Zubillaga, arrêtés par la police française lundi et mardi, sur demande expresse de la justice espagnole (voir ci-contre). Ce, à peine une semaine après l’engagement du collectif des exilés, dont ils font partie, à contribuer à la résolution démocratique du conflit basque.
Dans ce “contexte”, la plate-forme de la société civile Bake Bidea (“le chemin de la paix”) a hier fermement “dénoncé la mise en œuvre de ces mandats d’arrêt européens” et annoncé une manifestation le 20 juillet à Bayonne.
Derrière le slogan “Fin de la répression, processus de paix maintenant”, le collectif espère rassembler ce jour-là (départ 16 heures de la place des Basques) un large spectre de personnalités politiques et sociales du Pays Basque Nord ayant fait vœu d’implication dans le processus de paix à travers l’affaire du MAE contre Aurore Martin ou lors du forum pour la paix de décembre.
Un “signe de blocage”
Car la “situation est grave”, a martelé Anaiz Funosas. Bake Bidea se dit particulièrement “inquiet” face la recrudescence de ces MAE, qui reposeraient “sur des déclarations faites par d’autres prisonniers sous la torture”. Et constitueraient clairement un “signe de blocage” du processus de paix en cours.
Bake Bidea exhorte l’État français au “changement”, déplorant actuellement une “attitude dangereuse d’alignement sur celle de l’État espagnol”. Christophe Desprez, président de la LDH du Pays Basque, a ainsi rappelé : “Il y a presque un an, on a écrit à François Hollande pour lui faire part des changements et opportunités historiques ouvertes par la déclaration d’Aiete et la déclaration d’ETA de mettre fin à la lutte armée. Ce gouvernement qui prônait le changement se devait d’opérer des changements politiques par rapport au Pays Basque. […] La lettre est restée morte. En un an, il n’y a eu aucun signe en faveur d’une résolution démocratique.”
Le collectif demandait concrètement “la fin des actions uniquement répressives dans la gestion du conflit” et qu’un terme soit mis “aux juridictions d’exception” et “à l’application des MAE”.
En parallèle, il appelait l’État français à “trouver une solution démocratique au conflit”, à travers une “prise en considération” du problème dans son intégralité, “de l’origine politique à la moindre des conséquences”. L’appel sera donc réitéré le 20 juillet prochain à Bayonne.
Aitor Zubillaga remis en liberté sous contrôle judiciaire
La cour d’appel de Pau a ordonné hier la remise en liberté sous contrôle judiciaire d’Aitor Zubillaga Zurutuza, interpellé mercredi à Sare à la demande des autorités espagnoles, a-t-on appris par l’AFP.
“La cour a estimé que monsieur Zubillaga disposait des garanties suffisantes de représentation”, explique Me Maritxu Paulus-Basurco, qui indique qu’une audience portant sur la validité du mandat d’arrêt européen le visant est prévue le 2 juillet.
M. Zubillaga est visé par un mandat d’arrêt émis par Madrid pour des faits de kale borroka (“guérilla urbaine”), précisent des sources françaises proches du dossier, tout en ajoutant qu’il “avait déjà fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen en 2008 pour des faits similaires”. À l’époque, il avait été remis aux autorités espagnoles qui l’avaient ensuite relaxé.
Lundi, la police avait déjà interpellé deux militants, Jokin Aranalde et Beñat Atorrasagasti, qui ont été laissés en liberté mardi et placés sous contrôle judiciaire.
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