Communiqué de presse de Bake Bidea relatif au 3 ème anniversaire d Aiete

21/10/2014

UNE CONFERENCE QUI A IMPULSE LE DIALOGUE ET LA MOBILISATION AU SEIN DE LA SOCIETE CIVILE

Il y a trois ans à Saint Sébastien, se tenait la Conférence internationale d’Aiete, impulsée par 6 experts internationaux en désarmement et résolutions de conflit – parmi lesquels Kofi Annan – ainsi que de nombreux acteurs politiques, syndicaux et associatifs de notre territoire. De leur réflexion émergeait une feuille de route en 5 points pour la résolution du conflit en Pays Basque.


Trois ans après où en est-on ?

• Conformément à la feuille de route d’Aiete, le groupe armé ETA, les collectifs des prisonniers-ères (EPPK) et celui des exilé-e-s politiques basques (EIPK) ont posé des actes significatifs en faveur de la mise en place d’un processus de paix. Ces avancées ont été reconnues par des acteurs internationaux et locaux.

• Parallèlement, la mobilisation de la société civile ne s’est pas fait attendre. Ce ne sont pas moins de deux Forums pour la paix à Bayonne et deux Forums sociaux pour impulser le processus de paix à Bilbao et à Pampelune qui sont organisés dès 2012 par la toute jeune association Bake Bidea et par Lokarri, structure qui a une grande expérience en la matière. Ces espaces de discussion réunissent à chaque fois des acteurs sociaux et politiques, des personnes issues de divers horizons. Depuis, cette pluralité, notamment au Pays Basque Nord, n’a cessé de s’enrichir. De plus, ces espaces ont pour certains abouti à des accords et des propositions pour faire avancer le processus de paix (Déclaration de Bayonne en 201 et les Recommandations pour impulser le processus de paix en 2013).

• Diverses organisations politiques et sociales se regroupent également et travaillent ensemble pour soutenir les droits des prisonniers-ères et des exilé-e-s politiques et accompagner la mise en place de leurs feuilles de route. Une manifestation pour la résolution, les droits humains et la paix organisée par 23 acteurs sociaux et politiques le 14 juin dernier, rassemblait 8 000 personnes et le soutien de la totalité des parlementaires et du spectre politique et social du Pays Basque Nord. Ceci est le témoignage que l’objectif de Paix transcende les clivages habituels.

• Au niveau européen également, la situation commence à évoluer avec la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme concernant la jurisprudence Parot, ordonnant la libération d’une cinquantaine de prisonniers-ères politiques basques. Les soutiens internationaux à cette déclaration et aux pas effectués en faveur du processus se multiplient dans le monde telles que l’illustrent la Rencontre d’anciens présidents latino-américains à Mexico et les déclarations des anciens présidents Lula et Clinton.

DES ETATS FRANÇAIS ET ESPAGNOL DE PLUS EN PLUS SEULS

Seuls les Etats français et espagnol bloquent et refusent à ce jour encore de s’engager en faveur de la paix en Pays Basque.
Ce blocage représente un frein à la mise en place du processus de paix mais il contraste de plus en plus avec les engagements et soutiens qui se multiplient et se diversifient, tant au niveau local qu’international. Pour exemple, la remise en question de la politique de l’Etat espagnol par les autorités juridiques européennes ainsi que par les ONG qui depuis plus de 10 ans dénoncent l’utilisation de la torture en Espagne

Nous déplorons que les Etats ne saisissent pas cette opportunité d’apporter une résolution démocratique au conflit basque mais nous nous réjouissons que la situation du Pays Basque ait beaucoup évoluée en trois ans au sein de la société civile et des acteurs sociaux et politiques.
Conscients du poids des souffrances passées, de part et d’autre du conflit et portés par ce contexte ayant avancé depuis 3 ans, notre mobilisation pour construire ensemble cette paix s’en trouve renforcée !

Cet anniversaire est l’occasion pour Bake Bidea de lancer à nouveau un appel au gouvernement français pour qu’il s’engage enfin dans le dialogue proposé par les experts internationaux lors de la conférence d’Aiete. L’arrêt de la lutte armée par ETA, suite à l’injonction des experts internationaux lors de cette conférence, doit être prise en compte pour favoriser notamment des avancées sur la question des prisonniers basques.

C’est aussi ce qu’ont exprimé massivement les élus de notre territoire toutes tendances politiques confondues le 14 juin dernier. C’est ce à quoi aspire profondément la population de notre territoire, volonté exprimée à de multiples reprises ces 3 dernières années.

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