(RFI) Colombie: Bogota annonce la suspension des raids menés contre les FARC Par RFI

17/03/2015
Le président colombien Juan Manuel Santos, photographié lors d'une conférence de presse au ministère de la Défense, en novembre 2014.

Le président colombien Juan Manuel Santos, photographié lors d’une conférence de presse au ministère de la Défense, en novembre 2014.

REUTERS/Javier Casella/Colombian Presidency/Handout via Reuters

Une étape qui pourrait s’avérer décisive vient d’être franchie par l’Etat colombien. Mardi 10 février, lors d’une allocution télévisée, le président Juan Manuel Santos a annoncé la suspension à partir de ce mercredi des bombardements menés contre la guérilla des FARC. Une décision potentiellement historique, un vrai geste d’ouverture à tout le moins, qui répond au respect du cessez-le-feu unilatéral et illimité qui avait été annoncé le 18 décembre dernier par les guérilleros.

La suspension des bombardements est un pas de géant en vue de la signature définitive d’un accord de paix entre Bogota et la vieille guérilla marxiste, estime ce mercredi matin la presse colombienne.

Certes, cette décision n’est que temporaire, pour une durée d’un mois. Mais la suspension des bombardements pourrait être prolongée après examen de la situation, si les FARC continuent de respecter leur cessez-le-feu unilatéral. Par contre, dans le cas inverse, le gouvernement se réserve le droit de faire machine arrière aussi, et ce à tout moment.

Les FARC et le gouvernement colombien négocient depuis novembre 2012 à Cuba. Objectif : trouver une issue à ce conflit qui a fait près de 220 000 morts et plus de 5 millions de déplacés depuis 1964. La signature d’un accord sur les opérations de déminage entre les deux parties, le week-end dernier à La Havane, a certainement joué en faveur d’une telle décision.

L’annonce de Juan Manuel Santos a une portée politique, car elle démontre la volonté des autorités de trouver un accord pour mettre un terme à cette guerre. Mais aussi une portée militaire, car les bombardements démontraient la supériorité des forces armées face aux FARC. Ils ont en effet considérablement affaibli la guérilla. Mais en suspendant ces frappes, Bogota limite drastiquement ses capacités militaires.

A noter que si le président colombien a également annoncé l’intensification des opérations contre l’Armée de libération nationale (ELN). Il accuse l’autre rébellion du pays d’avoir multiplié ses activités délictueuses depuis l’échec, l’année dernière, des contacts exploratoires pour mettre en place un processus de paix.

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