Nouvelle phase de Mobilisation

Nous nous trouvons confrontés à une phase d’enlisement du processus de paix qui, malgré des avancées notables et significatives, bute sur la question des prisonnier.e.s.

Le sort des deux plus anciens prisonniers d’ETA, Jakes Esnal et Ion Parot (condamnés à la réclusion perpétuelle en avril 1990) en est l’illustration parfaite. En effet, ces détenus, âgés de plus de 71 ans, ont entamé leur 32e année de réclusion en avril 2022. Les juges d’application des peines sont favorables à leur libération conditionnelle. Mais le PNAT en faisant appel de ces décisions, s’est systématiquement opposé à leur sortie et leur réinsertion, faisant resurgir ainsi une peine de mort travestie en emprisonnement jusqu’en fin de vie.

Cette situation de blocage suscite une impatience grandissante en Pays Basque nord. Pourquoi les paroles exprimées par le Président de la République n’ont-elles pas été traduites par l’application d’une nouvelle politique pénale ? Nous savons que s’il n’est pas officiellement possible d’intervenir sur des dossiers individuels, il est possible de donner des directives sur une situation générale qui a évolué radicalement et positivement, et dont il faut tenir compte.

Alors qu’aucun changement ne semble pointer de Paris, dans le même temps, des mouvements récents ont été observés à Madrid. Les rapprochements de plus d’une centaine de prisonnier.e.s vers le Pays Basque et l’évolution des statuts (ou « grades ») attribués aux prisonnier.e.s, laissent entrevoir de nouvelles perspectives.

Face au sentiment d’indifférence de la part de l’Etat à l’égard de la résolution de la question des prisonnier.e.s, étape incontournable à la poursuite du processus, les Artisans de la Paix et Bake Bidea ont lancé dès le 8 janvier 2022, une phase nouvelle dont l’objectif est de provoquer dans les plus brefs délais la libération de Jon Parot et Jakes Esnal et de trouver à terme une solution pour l’ensemble des prisonniers en France et en Espagne, notamment Unai Parot, détenu en Espagne.

Cette phase nouvelle est marquée par une suite d’actions plus fortes, plus déterminées, spectaculaires dont la graduation peut aller jusqu’à la désobéissance civile avec ses caractéristiques : c’est un acte personnel et responsable mais réalisé dans un collectif, de manière publique, assumée, transparente et non-violente, dans le respect de chacun.e et le souci de la démocratie. Il s’agit de faire entendre au plus haut niveau de l’État la voix de la société basque dans cette séquence d’élections législatives à venir.

Ensemble, les élu.e.s, les Organisations, les militant.e.s associatifs ont toujours témoigné de leur souci à valoriser ce qui les réunit plutôt que ce qui les sépare. Il ne peut être question de laisser aux générations futures la charge de solder ce que nous n’avons pas réalisé !