Qui sommes nous?

Au lendemain de la conférence d’Aiete, la société civile s’organise. Le mouvement civil Bake Bidea (« Le chemin de la Paix ») se constitue et impulse une réflexion et une mobilisation permanente autour des enjeux du processus de paix en Pays Basque. Parallèlement, les élu.e.s et/ou des représentant.e.s politiques construisent une feuille de route détaillant les étapes permettant l’avancement du processus et l’implication de l’Etat français : c’est la Déclaration de Bayonne.

Un consensus transversal se construit dans la majorité du spectre politique et se consolide lors d’une conférence humanitaire tenue à Paris en juin 2015, en présence de Michel Joinet, Michel Tubiana, Serge Portelli et Pierre Joxe.

Malgré la volonté affichée par ETA d’amorcer une négociation sur les conséquences du conflit, et celle de la majorité politique et sociale du territoire, aucun pas n’est alors franchi par les Etats français et espagnols. Le processus s’enlise et la non perspective de solutions sur l’ensemble des conséquences (le processus de désarmement, la démobilisation et la réintégration de l’ETA, les victimes, la mémoire, la vérité) mettent en péril sa viabilité.

En conséquence, la société civile prend le processus totalement en main et l’ETA délègue la responsabilité de son désarmement à Michel Berhocoirigoin, Txetx Etcheverry et Michel Tubiana. Le 16 décembre 2016 à Louhossoa, alors qu’ils s’apprêtent à amorcer le désarmement d’ETA par la neutralisation de son arsenal, Michel Berhocoirigoin et Txetx Etcheverry accompagnés de trois autres personnes sont arrêtés. Tous sont des personnalités connues au Pays Basque, engagées en faveur de la paix. Dès le lendemain de leur arrestation, une grande manifestation s’organise à Bayonne, rassemblant des milliers de citoyens et d’élus. Ils sont libérés sous caution au terme de leur garde à vue, mais l’événement crée un tel choc que la nécessité de donner une solution au problème devient plus évidente que jamais.

Avec l’appui d’une cinquantaine d‘Artisans de la Paix, personnalités politiques ou de la société civile basque, leur initiative se poursuit et se conclue le « Jour du désarmement », le 8 avril 2017 où plus de 20 000 personnes se rassemblent dans les rues de Bayonne, actant par leur présence leur volonté d’ouvrir une nouvelle étape. Le matin de ce grand rassemblement populaire, les coordonnées des caches d’armes sont remises aux autorités françaises. La police se rend sur les lieux où les attendent 172 « témoins-observateurs » représentant la société civile. Ce sont ainsi 3,5 tonnes d’armes, explosifs et munitions qui sont rendues aux autorités, correspondant à la totalité de l’arsenal sous contrôle d’ETA selon la Commission Internationale de Vérification qui validera ainsi le désarmement complet d’ETA.

Depuis, Bake Bidea, les Artisans de la Paix et la Délégation du Pays Basque continuent à œuvrer sans relâche, de manière volontariste et non violente, pour la poursuite du processus de paix en Pays Basque.