Rencontre

« Pour construire notre vivre ensemble »

7 juin 2019 Biarritz.

Co-organisé avec Les Artisans de la Paix.


Présentation de la rencontre

Qui dit chemin de la paix dit cheminement ardu, pavé d’obstacles certes, mais aussi ponctué de moments extraordinaires, tel, ce 17 octobre 2011, jour de la conférence internationale d’Aiete à Saint-Sébastien. Cette dernière jeta les bases d’un processus de paix unilatéral, dont la feuille de route en cinq points posait autant d’incontournables jalons sur la route ouverte à la société basque. Route dont la ligne de mire était bel et bien la construction d’un vivre ensemble qui pourtant, semblait alors absolument hors de portée.

Mais, nous voilà parvenus au 7 juin 2019. Notre rencontre s’intitule « Pour construire notre vivre-ensemble ». Des mots lourds de sens. L’objectif encore lointain est en marche en dépit des difficultés immenses restant à surmonter, au terme de plusieurs décennies de conflit violent. Reste que ce soir, s’exprimeront des victimes de bords différents, meurtries, et cependant convaincues que leur parole mérite d’être entendue, car elle se veut salutaire pour tous. Victimes auxquelles nous devons respect, vérité, justice, réparation. Victimes estimant qu’il leur faut oser parler en public et dépasser leur propre histoire a n d’aller à la rencontre de l’Autre, sans rien oublier pour- tant. C’est un long chemin qui les a conduit jusqu’à nous… C’est aussi un long chemin qui récemment, en Pays Basque sud, a incité tel ou tel groupe de familles et de victimes à «tendre la main» à d’autres victimes de bords opposés, dans un souci d’empathie et d’humanité. Des gestes forts, sans précédent.

Huit ans ont passé…

Le cessez-le feu définitif et unilatéral d’ETA rappelons-le, remonte au 20 octobre 2011. Son désarmement complet, sécurisé et vérité, au 8 avril 2017, a été parachevé par un rassemblement très digne à Bayonne, de 20 000 personnes venues saluer ce moment d’exception. Ce désarmement ne fut pas une fête, mais l’occasion d’un regain de dynamique que Bake Bidea et les Artisans de Paix s’évertuent à nourrir, en affrontant les conséquences directes du conflit basque : victimes d’une part, prisonniers de l’autre.

La dissolution d’ETA fut proclamée le 3 mai 2018 à Genève (à partir de la Fondation Henri Dunant de Genève), puis solennelle- ment actée le lendemain 4 mai à Cambo- les-Bains, dans l’enceinte de la Villa Arnaga, en présence d’une délégation internationale qui en appela à la responsabilité de chacun, pour bâtir la paix de demain.

Retenons ces quelques mots prononcés ce jour-là, par le Bayonnais Michel Camdessus, ex-directeur du Fonds Monétaire International (FMI), lequel nous accompagne ici, à Biarritz . “La paix n’est pas un jeu à somme nulle” dit-il, “mais une question de com- promis politique où les deux parties sont d’accord pour poursuivre leurs objectifs de manière pacifique et par les voies politiques et démocratiques. Aujourd’hui est un beau jour pour le peuple basque, en Espagne, en France et en Europe toute entière. Avec les efforts de tous, nous espérons qu’une solution globale, juste et pérenne soit trouvée, dès que possible au Pays Basque… “

Pas après pas

Nous ne sommes pas encore parvenus au bout de nos efforts. La France et l’Espagne ayant refusé de s’engager au départ du processus de paix, celui-ci a franchi les étapes incontournables inscrites sur la « feuille de route » d’Aiete, sous l’impulsion d’une société civile plurielle, aspirant à une paix juste, sans retour possible. La société s’est organisée, à l’appel du mouvement Bake Bidea et du groupe des Artisans de Paix issus de la société civile, avec l’appui technique du Groupe de contact constitué d’experts internationaux, conduit par l’avocat sud- africain Brian Currin qui fut partie prenante des processus de Paix menés en Afrique du Sud et en Irlande. L’implication de nombreux élus basques parvenus à surmonter leurs différences, comme l’exigeait l’objectif commun fixé, s’est aussi avérée déterminante. Le groupe d’élus ayant participé à la visite d’Emmanuel Macron, Président de la République, le 17 mai dernier à Biarritz lors d’une visite d’avant-G7, l’a d’ailleurs souligné en cette occasion.

Une chaîne symbolique

Demain, 8 juin, une chaîne humaine se déploiera le long du littoral, de l’Hôtel du Palais au Rocher de la Vierge. Elle mettra en exergue (dès 16 heures), la situation des prisonnier.e.s victimes de mesures d’exception, incarcéré.e.s en France et en Es- pagne. De même que toutes les victimes, ceux-ci sont inséparables du processus de paix. L’on ne saurait les laisser sur le bord du chemin! Tel est le sens de la campagne en cours « Orain presoak-Maintenant les prisonnier.e.s », déjà déclinée lors des grandes manifestations de ces deux dernières années : le 9 décembre 2017 à Paris et le 12 janvier 2019 à Bayonne et à Bilbao.

2019, année décisive ?

Un peu plus d’un an a passé depuis l’appel à « une solution pérenne juste et globale, et aux efforts de tous » lancé le 4 mai 2018 à Cambo-les-Bains. 2019 sera-t-elle une année décisive ? C’est en tout cas le souhait manifesté dernièrement par Michel Veunac, le maire de Biarritz qui nous accueille. C’est aussi le souhait de tous les Artisans de Paix. Plus que jamais, ceux-ci attendent des actes forts de la part des Etats concernés.

Interventions

Mots d’accueils

• Michel VEUNAC, Maire de Biarritz
• Michel BERHOCOIRIGOIN, Artisan de la Paix

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 « POURQUOI LE VIVRE ENSEMBLE ? »

Paroles de Christiane TAUBIRA, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice (2012-2016) et Membre honoraire du Parlement (intervention en vidéo).

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TABLE RONDE : « PARCOURS CROISÉS SUR LE CHEMIN DE LA PAIX AU PAYS BASQUE »

• Brandon HAMBER, Directeur de l’Institut de recherche sur les con its internationaux et sur la justice transitionnelle (INCORE, International Con ict Research Institute).

• Inaki GARCIA ARRIZABALAGA, ls de Juan Manuel Garcia Cordero, tué par les Commandos Autonomes.

• Axun LASA, soeur de Joxean Lasa enlevé, torturé et tué par le GAL.

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 “VIVRE ENSEMBLE NOTRE DÉFI”

par Michel CAMDESSUS, co-signataire de la déclaration d’Arnaga et ancien directeur du Fond Monétaire International de 1987 à 2000.

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Clôture

Anaiz FUNOSAS, présidente de Bake Bidea.

Modératrice : Aizpea Leizaola