8 avril 2018

INAUGURATION DE LA SCULPTURE « ARBOLAREN EGIA »

(La vérité de l’arbre)

Artiste :Koldobika Jauregi

Bayonne

 

L’inauguration en images (son original) :

Michel Berhocoirigoin, Artisan de la paix

Le fruit d’un chemin collectif

Le 8 avril 2017 a marqué une étape incontournable dans le processus de paix au Pays Basque. Pour la première fois dans l’histoire des résolutions de conflit, la société civile par le biais des Artisans de la paix s’est emparée du désarmement de l’organisation armée ETA.

Depuis la déclaration d’Aiete en 2011, cette avancée historique est le fruit d’une dynamique grandissante entre différents organismes, les élu.e.s du Pays Basque Nord la mobilisation de la société civile au sens plus large.

Cette expérience collective a soudé la société civile autour de la conviction qu’il fallait continuer à avancer et à faire face aux conséquences de ce conflit.

C’est pourquoi, les questions de la reconnaissance, de la réparation et de la vérité concernant toutes les victimes, de même que la recherche d’une solution pour tous les prisonnier.e.s basques, nous ont paru absolument nécessaires, incontournables.

Le 9 décembre 2017, les Artisans de la paix ont ainsi appelé à la manifestation la plus importante jamais organisée à Paris. Manifestation en faveur de la paix au Pays Basque et de la fin des mesures d’exception appliquées aux prisonnier.e.s basques. Soutenue par la Communauté d’Agglomération du Pays Basque et appelée par la majorité des élu.e.s du Pays Basque ainsi qu’une centaine de personnalités hexagonales, elle a rassemblé 11 000 personnes.

En outre, un espace de travail à partir du 10 juillet 2017 , entre une délégation constituée de représentant.e.s de la société civile, d’élus et du Président de la CAPB et le Ministère de la Justice afin de trouver une solution à la situation des prisonniers basques et de leurs familles.

Œuvre de transmission

Dans la construction du processus de paix, l’étape majeure du désarmement a mis en évidence des souffrances vécu.e.s par chacun et ouvert de nouvelles perspectives vers la construction d’un avenir commun.

Parce qu’il n’est pas toujours évident de transcrire ces ressentis et ces sensations par des mots, parce que ces derniers peuvent limiter ou trahir le vécu, ou simplement parce que d’autres voies permettent de les exprimer, le sculpteur Koldobika Jauregi a proposé de symboliser cette étape par le biais d’une œuvre intitulée « Arbolaren egia ».

Spécialement créée pour la Journée du désarmement, la première version était un dessin  qui avait été publié dans la presse. On peut y voir la métaphore de la floraison de la paix par l’enterrement de la Hache (vous trouverez ci-après l’explication de l’auteur lui-même).

Un an après le désarmement Bake Bidea, en accord avec la Mairie, a sollicité Koldobika Jauregi afin que son œuvre soit installée à Bayonne. Cette œuvre appartiendra ainsi à tous et toutes, à l’image de la réussite du désarmement.

Il nous a paru important, de laisser une trace symbolique du chemin parcouru par la société civile et d’en assurer la transmission aux générations futures par le biais de cette sculpture.

 

« Arbolaren egia » selon l’auteur

« La fin de la violence entraine avec elle la fin de ses symboles. La hache, caractéristique d’ETA, apparait de manière inversée, symbolisant la fin d’une ère.

Comme le dit le proverbe : « L’arbre est si généreux qu’il donne son bois à la hache qui le fait tomber ».

Dans cette représentation, la hache est retournée et son manche se renouvelle et devient le nid de l’arbre. Il s’agit d’une image impossible dans la mesure où la hache ne pourrait jamais faire de mal à l’arbre dont elle est un morceau.

Pour les Basques, historiquement, l’arbre représente le lieu de discussion au sein des conseils villageois, l’Arbre de Gernika – déjà mentionné au XIVe siècle – a été considéré comme « l’âme » du pays, c’est pour cela qu’il a été pris pour cible en 1937

Les arbres ont été les lieux de rencontre des conseils villageois dans toute l’Europe, en France nous connaissons l’orme de Saint Gervaise, le tilleul de Gewenheim en Alsace, l’orme de Gisors en Normandie etc…

Dans son encyclopédie, Diderot dit ceci : « Il y a encore plusieurs justices seigneuriales où le juge donne son audience sous l’orme. »

L’arbre s’inscrit dans les fondements des cultures européennes, au XXI ème siècle il est deplus une revendication écologique. »

 

L’auteur: Koldobika Jauregi

Alkiza (Gipuzkoa) 1959

 

1990: Eduardo Chillida lui accorde » la bourse Zabalaga «

1999: Art espagnol de la fin du siècle. Wurth Museum, Allemagne

1996-2000: Invité par le Insel Hombrich Museum il travaille avec des artistes allemands dans du projet expérimental du Insel Hombrich Museum : « Art parallèle à la nature”, Allemagne

2007: Exposition individuelle au Musée Guggenheim Bilbao.

2010: Il se lance dans la création d’un espace de fusion exprimentale entre l’art, l’ethnographie (créations humaines) et la nature. Il crée Ur Mara à Alkiza (Gipuzkoa), un espace naturel de onze hectares

2015: Sculpture espagnole, XX- XXIème siècle. Galerie Marlborough, Madrid.

2016: Performance à l’auditorium Guggenheim Bilbao

2017: Designer manager lors du long métrage “Danse”

Plus de 150 expositions, individuelles et collectives, au Pays Basque, en France, en Allemagne, en Italie, au Japon, en Bulgarie, en Slovénie, en Espagne, en Belgique et aux Etats Unis.

Sculptures en pierre, en bois, peintures, fresques murales, gravures, céramiques, bronze, aluminium et fer forgé et de fonte.

Architecture, performance, il a participé dans divers projets vidéo

Sculptures et fresques murales publiques