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Le désarmement au service du processus de paix

Biarritz – 17 et 18 mars 2017

 

Quasiment deux ans se sont écoulés depuis la Conférence humanitaire pour la paix au Pays Basque organisée à Paris et il nous paraît important de faire un bilan d’étape et de réfléchir aux perspectives concernant l’avancée du processus de paix.

La société civile du Pays Basque a continué d’avancer et d’être dans l’initiative. Membres d’associations, de syndicats, juristes, élu.e.s ou simples citoyen.ne.s, nous renforçons jour après jour notre action en faveur d’un processus de paix où la société civile prend toute sa place. De leur côté, les gouvernements français et espagnol continuent à ne pas vouloir s’engager dans le processus de paix.

Face à cette situation, le 16 décembre 2016, cinq personnes issues de la société civile ont été arrêtées pour avoir entamé le processus de désarmement du groupe armé ETA. Deux d’entre elles, Jean Noel Etcheverry « Txetx » et Michel Berhocoirigoin ainsi que Michel Tubiana, Président d’Honneur de la Ligue des droits de l’Homme, ont décidé de prendre leurs responsabilités et de s’impliquer dans le processus de désarmement d’ETA. Cette démarche a été comprise et soutenue par la majorité de la société civile au Pays Basque.

Quelques mois après cette étape franchie au Pays Basque, il nous semble important de revenir sur l’initiative prise par ces trois « artisans de la paix » et de comprendre ensemble ce que suppose vraiment un processus de désarmement dans le cadre d’un processus de paix.

Nous réfléchirons ensemble aux perspectives ouvertes par ce nouveau contexte, notamment concernant le rôle de la société civile pour faire avancer le processus de paix.

UN PROCESSUS DE DESARMEMENT ENTAME EN COLOMBIE

 

Si les conflits armés en Colombie et au Pays Basque ne sont pas superposables, il nous semble intéressant d’observer comment se déroule la mise en place d’un Accord de paix signé entre un gouvernement et un groupe armé.

Le 26 septembre 2016, le gouvernement colombien et le groupe armé des FARC signaient un Accord de paix après 52 ans de conflit armé. Le 6 février 2017 des négociations ont débuté entre le gouvernement colombien et le groupe armé ELN. Le 2 octobre 2016, le « non » sort vainqueur au référendum demandant à la population si elle ratifiait la signature de l’Accord de paix signé entre le gouvernement colombien et le groupe armé FARC.

Tout en prenant en compte l’avis majoritaire de la population, les deux protagonistes ont franchi une nouvelle étape en entamant sa mise en place, désarmement inclus. Le Président Juan Manuel Santos a annoncé le désarmement et le démantèlement des FARC pour le 1er juin 2017.

Cette nouvelle étape a été saluée par le Président de la République François Hollande qui, en visite diplomatique en Colombie au mois de janvier 2017, a souligné le pas historique franchi et a souhaité rencontrer un dirigeant des FARC au sujet de la mise en place de ce désarmement.

AU PAYS BASQUE : UN AVANT ET UN APRES LOUHOSSOA

 

    

Au Pays Basque, si la déclaration d’Aiete et l’arrêt définitif de la lutte armée par ETA avaient constitué une avancée historique, une nouvelle étape inédite a été franchie le 16 décembre 2016 à Louhossoa. En entamant le processus de neutralisation d’une partie de l’arsenal militaire d’ ETA, cinq personnes issues de la société civile ont été arrêtées.

Michel Tubiana, Jean Noel Etcheverry « Txetx » et Michel Berhocoirigoin ont expliqué leur décision de prendre la responsabilité politique de la destruction de l’arsenal militaire d’ETA et ces « artisans de la paix » ont été soutenus dans leur démarche par la majorité des acteurs sociaux et politiques et de nombreux/ses élu.e.s du territoire, qui s’engageaient même à prendre le relai

Refusant l’enlisement actuel de la résolution du conflit armé au Pays Basque, de plus en plus de citoyen.ne.s sont prêts à construire et mener jusqu’au bout le processus de paix initié au Pays Basque.

Face à l’attitude répressive maintenue par les Etats français et espagnol, et face à leur refus de s’engager dans un processus de désarmement contrôlé, ordonné et consensuel, au lendemain de l’initiative prise par ces artisans de la paix à Louhossoa, un sentiment collectif est né au sein de la société civile : nous sommes convaincus que nous sommes dans une année charnière du processus de paix au Pays Basque.

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(Son original : eus + fr + cast / Traductions en cours)