Une feuille de route internationale pour la résolution du conflit au Pays Basque

 

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Le 17 octobre 2011, une Conférence internationale en faveur d’une résolution du conflit au Pays Basque s’est tenue à la Maison de la Paix de Saint Sébastien (Gipuzkoa, Pays Basque sud).

Elle était organisée et menée par un comité d’experts composé de :

  • Kofi Annan, ancien Secrétaire Général des Nations Unies
  • Gro Harlem Bruntland, l’ancien Premier Ministre Norvégien et membre de « The Elders » (un groupe de personnalités internationales pro-paix, créé par Nelson Mandela).
  • Bertie Ahern, ancien Premier Ministre irlandais, l’un des promoteurs de la signature des Accords du Vendredi Saint en 1998.
  • Gerry Adams, leader du Sinn Fein
  • Jonhatan Powell, ancien Chef de Cabinet du Premier Ministre britannique Tony Blair, qui était présent à la place de Tony Blair car celui-ci avait alors un engagement au Moyen Orient.
  • Pierre Joxe, ancien Ministre de l’intérieur et de la défense français.

Cette initiative a été approuvée et menée par diverses entités internationales et locales, telles que la fondation Berghof, Conciliation Resources, le Norvegian Peacebuilding Resource Center (NOREF), le Groupe International de Contact (GIC), Lokarri (réseau citoyen pour l’accord et la consultation).

La grande majorité des partis politiques du Pays Basque y ont participé ainsi qu’un large éventail de membres de partis politiques hexagonaux, de représentants de la société civile basque, des principaux syndicaux de commerce, des groupes d’industriels et de l’Église Basque.

A l’issue des discussions, les leaders internationaux ont fait une déclaration publique. Cette déclaration contient une feuille de route en 5 points pour la mise en place du processus de paix au Pays Basque :

 1. Nous invitons l’ETA à déclarer publiquement l’arrêt définitif de toute action armée et à solliciter le dialogue avec les gouvernements d’Espagne et de France pour aborder exclusivement les conséquences du conflit.

2. Si une telle déclaration est faite, nous encourageons vivement les gouvernements d’Espagne et de France à bien l’accueillir et à consentir à l’ouverture d’un dialogue traitant exclusivement des conséquences du conflit.

3. Nous conseillons que des mesures conséquentes soient prises pour promouvoir la réconciliation, apporter reconnaissance, compensation et assistance à toutes les victimes, reconnaître le tort qui a été causé et tenter de soigner les plaies, au niveau des individus comme de la société.

4. De notre expérience dans la résolution de conflits, il y a souvent d’autres sujets qui, s’ils sont abordés, peuvent aider à atteindre une paix durable. Nous suggérons que les représentants politiques et acteurs non-violents se rencontrent pour discuter des questions politiques et, en consultation avec la population, de tout autre sujet qui pourrait contribuer à créer une nouvelle ère pacifique. De notre expérience, les observateurs tiers ou les médiateurs facilitent un tel dialogue. Ici, le dialogue pourrait, si les personnes impliquées le souhaitent, être accompagné par des médiateurs internationaux.

5. Nous sommes disposés à constituer un comité pour accompagner la mise en œuvre de ces recommandations.

Suite à la Conférence internationale de paix,

l’annonce de l’arrêt définitif de la lutte armée par le groupe armé ETA

A l’issue de la Conférence d’Aiete, les leaders internationaux ont demandé à ETA et aux États espagnol et français de s’impliquer dans le processus de résolution du conflit au Pays Basque, tel que la majorité sociale et politique le réclamait.

Le 20 octobre 2011, l’organisation ETA annonce l’arrêt définitif et irréversible de sa lutte armée, répondant favorablement à l’injonction internationale et montrant ainsi sa disposition à mettre en marche le processus de résolution du conflit et à dialoguer avec les Etats français et espagnol.

Le groupe armé s’est également montré disposé à la vérification de ses engagements par une commission internationale de vérification.